mercredi 20 juin 2012

HELLFEST 2012 - DAY ONE





Je ne suis pas un passionné de live-report. Je n'en écris que très peu et je n'en lis jamais. Je n'en vois pas vraiment l'intérêt si ce n'est confronter son point de vue avec d'autres personnes présentes au dit concert.     Comme plusieurs personnes me l'ont demandé en disant le mot magique, voilà tout de même le petit report, minimum syndical indispensable. Pour connaître le détail des setlist, cliquez sur le nom du groupe. Et merci à Linda pour les photos.

Arrivés de nuit le jeudi, on trouve une place pour le camping-car de location flambant neuf qui nous servira de QG pour les 3 jours à venir. Oui, le camping-car. Nous n'aurons pas la chance de participer aux combats de boue et aux joutes en charriots du camping cette année, y préférant le confort d'une véritable couchette et le calme des abords du Super-U clissonais. 

JOUR 1 : LET IT RAIN


Après une petite vingtaine de minutes de marche le long d'une route transformée le temps du festival en immense parking à metalhead, on arrive sur le site sous un ciel couvert confirmant les dires de Joël Collado : la pluie pourrait s'inviter dès le premier jour.

Je n'étais pas retourné au Hellfest depuis 2005. À l'époque ça se déroulait au Mans, et ça s'appelait Fury Fest. C'était mon tout premier festival et j'avais aimé l'ambiance bon enfant d'un fest qui malgré une prog couillue parvenait à garder une échelle humaine. D'échelle humaine il n'est ici plus question puisque le Hellfest est devenu une énorme machine rutilante, aux scènes imposantes et multiples : 2 Mainstage côte à côte alternant les plus grosses têtes d'affiche, un immense chapiteau regroupant The Altar (death/grind) et The Temple (black metal) ainsi que deux scènes couvertes plus petites, la Warzone (hardcore/punk/crust) et la Valley (stoner/doom).

Un site immense donc mais qui s'avère en fait très bien foutu et qui nous fait très vite nous sentir comme à la maison. Parmi les multiples stands de bouffe et les nombreux bars, on notera notamment le petit bois planqué derrière la Warzone, sorte de cimetière des éléphants saouls qui cache en son sein un bar à vin, des jambons braisés et un putain de bar à huîtres.


Côté déco, les lampes de bureau géantes côtoient des brasiers rouillés et d'immenses structures de métal pour un rendu Mad Max vraiment sympa. La pluie n'étant pas au rendez-vous, on profite des premiers concerts de la journée en dégustant les premiers pichets de bière.

Pas le temps de s'échauffer, on commence par le black metal des allemands d'Endstille. Une chose est sûre, les mecs n'ont pas cédé aux tentations d'indus, de post-rock ou de shoegaze à la mode ces dernières années. Le set compact balance 6 morceaux de black metal old school très proche de ce qu'a pu faire Marduk à une époque. Un peu chiant (comme sur album), on notera quand même un très bon World Aflame pour clôturer le set, sublimé par la croix inversée géante illuminant la Temple.


Gorod

Endstille à peine terminé, les bordelais de Gorod prennent le relais sur la scène d'à côté. N'étant pas un grand fan de death metal technique, je suis le set efficace d'une oreille en préparant mon petit planning de la journée.

Premier grand nom à croiser ma route ce week-end, les anglais de Discharge, papes du D-beat et un des groupes les plus influents dans le milieu du metal. Crust, death, black, rock, nombreux sont les groupes à se revendiquer de Discharge, qui malgré l'âge avancé des protagonistes propose un set enragé principalement axé sur les 2 premiers albums du groupe. Culte.

Voir Orange Goblin c'est un peu comme voir le père Noël, enfin j'imagine. Les anglais ont fait exactement ce que j'attendais d'eux en puisant dans leur large répertoire stoner, alternant quelques morceaux de leur dernier album avec des standards comme They Come Back. Un premier concert sous le chapiteau de The Valley et une bonne surprise en terme de clarté du son, souvent le gros défaut en festival.

Taake

Le dernier album de Taake, Noregs, Vaapen, est une des meilleures choses qui soient arrivées au black metal en 2011. J'attendais avec impatience de voir ce que Hoest pourrait nous proposer en concert. Puissant et épique, le set est à l'image du dernier album. Le son est chaotique juste ce qu'il faut et Hoest assure le show : arrivé comme à son habitude drapé dans le drapeau norvégien, il nous gratifie même d'une reprise de Die When You Die de GG Allin.




Et là catastrophe : la pluie débarque. Le sol de terre et de paille étonnamment mou par endroit se transforme en une jolie boue collante, Turbonegro enflamme la Mainstage et le premier kebab acheté sur place a le goût amer de la défaite. On se réfugie au bar VIP où de jolies teen habillées comme des putesteen distribuent des shot glacés de Jägermeister, ce qui sera suffisant pour nous réchauffer. On remet le nez dehors pour aller voir un des meilleurs concerts de tout le fest :

Cannibal Corpse

Ce qui est bien avec le death metal de Cannibal Corpse, c'est que c'est à la fois clinique, drôle, ultra-violent et aussi totalement dansant. Ma photographe attitrée, plutôt habituée à du Bon Iver, se jette en avant dans la fosse sourire aux lèvres, fascinée par le headbang ventilateur de George Fisher. On sautille, on headbang et les soixante minutes du set filent à la vitesse du blast de Paul Mazurkiewicz. Ravi je suis car les mecs ont décidé de jouer mes deux morceaux préférés : le cultissime Hammer Smashed Face ainsi que le très doux I Cum Blood




Satyricon

22:25, Cannibal Corpse s'arrête. 22:30, Satyricon commence. J'adore Satyricon. D'ailleurs je les avais déjà vus à Paris avec Shining et j'avais adoré. Mais là grosse déception. Je ne saurais pas dire s'il s'agit du son plat, de la setlist attendue ou de la paresse générale du groupe, mais pas de quoi s'attarder sur les norvégiens. Notons quand même un beau Mother North qui s'arrache de la torpeur générale, c'est déjà ça.

La journée se termine un peu froidement, mais Amon Amarth, groupe de death viking habitué du Hellfest est là pour réchauffer un peu tout ça. Tous les classiques y passent : Death In Fire accompagné de flammes immenses dignes d'une entrée du Stade Français, Fate Of Norns, Pursuit of the Vikings, jusqu'à un final pyrotechnique épique. Fouettés de toute part par les cheveux longs et humide d'une hordes d'apprentis-viking, je me souviens du premier concert d'Amon Amarth au Fury Fest en 2005 dans une petite salle étouffante et je me dis que si ce festival à bien changé, il est resté fondamentalement le même. Après avoir versé une larme dans ma bière, on décide de rentrer voir Jérémy, notre camping-car, pour un débrief de la journée.

Hellfest is back, et demain je mets mes bottes.

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