samedi 10 mars 2012

Genocide Organ - Under Kontrakt




Ça fait maintenant 6 ans qu'on attendait du nouveau de la part de Genocide Organ, groupe majeur de la scène power electronics et adepte d'un death industrial des plus dérangeants. Ce projet mystérieux passé maître dans l'art de noyer l'horreur et l'angoisse dans les boucles masochistes indus et les nappes dark-ambient, revient avec Under Kontrakt, un concept-album dédié aux mercenaires de guerre.

Impossible de parler de GO sans évoquer cette petite réputation sympa de gros nazi para-militaires qui leur colle aux kampfstiefel. Eh bien oui, Genocide Organ est un groupe extrême, de musique extrême, terroriste du son, fasciné par la guerre, la violence, ce qui contamine à la fois leur paroles, leur image, mais aussi leur musique. Tout auditeur assez intelligent saura faire la part des choses et apprécier le jusqu'au-boutisme de leur musique sans pour autant y voir un quelconque manifeste idéologique. Et pour les derniers réticents, lisez donc cette profession de foi du groupe, clé de lecture de toute leur œuvre :  

« We never say what we think, and we never believe what we say, and if we tell the truth by accident, we hide it under so many lies that it is difficult to find out. »

6 ans d'attente donc, pour arriver à un Under Kontrakt plus monotone que le précédent effort, In-Konflikt. Ici on serpente sur toute la gamme déjà bien maîtrisée par le groupe, entre expérimentations indus brutales de Throbbing Gristle et power electronics aux basses lancinantes que ne renierait pas un Haus Arafna dans ses jours les plus sombres. On perd au passage les rythmiques indus et métalliques présentes jusqu'à maintenant pour se lancer tête baissée dans les rouleaux grésillants et les incantations scandées ou murmurées. Le seul semblant de rythmique naît des pulsations sous-jacentes, larvées au creux des couches de sifflements suraigus. Paradoxe d'une musique répétitive et linéaire dans laquelle se passent énormément de choses. L'homme cynique et la machine implacable fondent et se défont dans un assaut perpétuel, une agression interrompue seulement par les oppressantes phases de dark-ambient que maîtrisent parfaitement les Allemands. En somme, Genocide Organ fait de la belle musique, ample, sauvage et libre.



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