lundi 21 novembre 2011

FoetusFoetus Guest Mixtape #2

Après une première Guest Mixtape au bon goût d'humus et de rougeoiement d'automne, fœtusfœtus accueille cette fois Mondkopf qui a décidé de nous emmener un peu plus loin dans les ténèbres. Cris et Chuchotements, est un bricolage non exhaustif mais fort bien agencé de la carrière d'une figure de la scène black metal (et bien plus) américaine, Jef Whitehead a.k.a Wrest. 

Avant tout connu pour son travail avec Leviathan, il est aussi à l'origine de l'excellent Lurker of Challice [black metal x shoegaze x génie], et participe à des projets tels que Twilight ou Nachtmystium. Il a par ailleurs fricoté -comme pas mal de monde- avec les chevelus de Sunn O))). Moins loin de ses terres électroniques qu'on ne pourrait le penser, Mondkopf nous offre 50 minutes d'apnée dans les circonvolutions glacées du cerveau un peu malade de Wrest, enjoy : 




foetusfoetus mixtape : guest #2 from thelightcarrier on Vimeo.



01 - Leviathan - Merging With Sword, Onto Them

02 - Leviathan - The Remotest Cipher (Beside the Last Breath Vanished)

03 - Leviathan - The Bitter Emblem Of Dissolve

04 - Leviathan - It Comes In Whispers Part : 2

05 - Leviathan - Blood Red And True Part : 3 (Plummeting Obscurity)

06 - Leviathan - Stripped (Depeche Mode Cover)

07 - Lurker of Chalice - Vortex Chalice

08 - Sunn O))) - It Took The Night To Believe

dimanche 20 novembre 2011

Soviet Soviet - Summer Jesus



Après un excellent EP sorti en 2009 qui venait claquer la bise aux grands noms du post-punk en 5 petits titres, les italiens de Soviet Soviet reviennent avec un nouvel EP, Summer Jesus. Comme sur le précédent, on est immédiatement ébloui par la facilité et la précision du groupe et son don de créer des hymnes de post-punk n'ayant de goth que la froideur des instrumentations. Au mécanisme robotique de la musique se greffe l'imperfection d'un chant ardent et humain, pas vraiment joyeux, même plutôt désabusé, mais ayant le mérite d'apporter chair et sang aux humeurs glacées et aux angles des guitares. La basse se taille un chemin vers ta mémoire à coup de faux et les mélodies se propagent plus vite que la fièvre Ébola. J'ai si froid. C'est si bon.



Avichi - The Devil's Fractal




Pénible, cet album d'Avichi. Et long. (Booba dirait "Comme une queue de négro", pas que je ne franchirai pas, je respecte bien trop mes jeunes lecteurs). Pénible et lancinant donc, au long de 7 titres occultes imprégnés jusqu'à l'os par notre ami Satan. On sent bien que ça le tracasse le petit américain derrière ce projet. Le Malin est partout. De l'artwork aux paroles ainsi que dans... les détails. Car si on peut croire après la première écoute, que l'on a à faire à une somme black metal indigeste et fastidieuse, la persévérance effeuille pour nous les multiples couches de chaos sonore et l'on apprend à s'y retrouver dans les structures labyrinthiques des fractales du Diable. La rugosité et les irrégularités qui forment le noyau de l'album sont exactement ce que visait Andrew Markuszewski, programme énoncé dès le titre de l'album. On insiste, on accepte de se faire malmener, et au cœur de la bête on trébuche sur un hymne pervers et exalté à la gloire de la Bête. (Kaivalya Of The Black Magician, tu te souviens, c'était sur la mixtape 2). Exigeant mais pas inécoutable, The Devil's Fractal irradie du souffle ésotérique que portaient en eux les défricheurs du black metal comme Venom et Celtic Frost, tout entier tournés vers le porteur de Lumière, et confirme s'il en était encore nécessaire, que les États-Unis n'ont plus rien à envier à l'Europe en terme de schwarz metal.


Sarabante - Remnants



On se demande où s'arrêtera l'appétit de Southern Lord pour les formations crust-hardcore. Tant qu'ils trouveront des groupes du niveau de Sarabante, sans doute. La recette est toujours la même, hardcore pas content, crust à la glaviouse bien acide, tout ça plongé dans la tourbe. Les athéniens se forgent leurs armes et se démarquent par leur sens de la mélodie sépulcrale et mélancolique ainsi qu'avec un chant hurlé brûlant qui trouve à peine le temps de s'écorcher les cordes vocales sur les courtes décharges brutales que sont les 11 morceaux de Remnants. Plus propres que leurs aïeux de Tragedy, les Grecs parsèment leurs attaques de guitares lead et de phases instrumentales qui sapent un peu l'intensité de Remnants mais permettant de varier un peu les déplaisirs.

Όλα χαλάζι Ελλάδα







À partir de maintenant, vous trouverez un lien bien pratique dans les commentaires. De rien les lapins.

Black September - The Forbidden Gates Beyond



Paradoxalement, foetusfoetus est resté bien muet en novembre, alors que derrière grouille un amas d'immondices qui n'attendent qu'une chose : se déverser en ces pages. Trop occupé à rattraper mon retard avant que ne soit venue l'heure des impossibles bilans, j'en ai oublié le principal : LE PARTAGE. La première offrande qui étrenne ses pages de novembre sera donc the Forbidden Gates Beyond, des américains de Black September.

Tout droit venu de Chicago sur son destrier fou, Black September crache en 36 minutes une belle petite horreur, furieuse et bien fuselée. Les deathsters vernisse leur death suédois d'un feeling necro relativement clean (on est loin des prod USBM) en maniant avec un panache un poil insolent l'art du riff qui fait mouche. Épique comme une course de lévriers enragés, TFGB tatane avec intelligence en évitant les surenchères de blast-beat et l'étourdissement de violence pour privilégier mélodie et efficacité. La basse en fer forgé et le chant féminin surnagent dans cette mélasse noire et marquent un peu plus l'identité de ce jeune groupe qui nous pond ici un effort un peu court mais indéniablement réussi.