mercredi 18 mai 2011

Peste Noire - Ballade cuntre lo Anemi francor



Pour patienter avant un nouvel album à l'artwork ( http://bit.ly/iE3ZDO ) prometteur, revenons un peu sur le dernier effort en date de Peste Noire (ou Kommando Peste Noire), Ballade cuntre lo Anemi francor, sorti en 2009. Peste Noire est avant tout le projet d'un homme, La sale Famine de Valfunde. Pas mal de noms intéressants sont passés par là comme Neige (Amesoeurs, Alcest) ou Sainte Audrey-Yolande de la Molteverge (Amesoeurs) mais Famine reste seul maître à bord de cette triste galère.

Ballade... est l'album le plus à vif de K.P.N, et le plus riche. Certes La Sanie des siècles - Panégyrique de la dégénérescence, le premier album, était un excellent album de black metal français, mais ici on vient se vautrer dans une toute autre fange. La production s'en ressent d'ailleurs puisqu'on est face à l'album le plus crassouille des trois. Crassouille te dis-je.

AU SUBLIME PAR LE PUTRIDE, AU SPIRITUEL PAR L’IMMONDICE

Telle est la devise du groupe, un horizon d'attente que leur musique comble parfaitement. Amalgamant ce qu'il y a de plus laid et de plus bas chez l'homme, Famine fait émerger une étrange beauté. Pourtant il est puant cet album, à la fois médiéval et urbain, paramilitaire et poétique, avec sa musique brunâtre détournant les chants nationalistes ou royalistes dans une sorte de grande farce masquée de la France d'Oïl. Un black metal rance habité par une folie punk bien sale sous les ongles, mais fier et fort malgré la fièvre. Le malin est ici laissé en arrière-plan, en creux, en cœur, au profit d'un nationalisme oldschool (mais alors vraiment oldschool). Peste Noire n'est pas un groupe NS, loin de là, mais un groupe extrême considérant le retour à la terre, l'intégrisme et les préceptes nationalistes comme continuité logique du black metal français. Ce délire malade s'enroule dans un folk cru et érudit.
Ballade est encore une fois un album très littéraire, reprenant un poème de François Villon ou un texte de Verlaine magistralement mis en musique.

L'identité de Peste Noire n'est plus à trouver, Famine a parfaitement su restituer tous les démons qui l'habitent, toutes ses peurs, ses convictions, sa hargne, en en gardant un peu on l'espère, pour l'album à venir.



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