dimanche 6 décembre 2009

Satyricon & Shining @ le Trabendo, 4/12/09



Vendredi soir, 18h au Trabendo. Les conditions météorologiques sont propices à un concert de norvégiens. Les premiers grognements de gargouilles déjà bien imbibées au malt et au houblon se font entendre. Un ours barbu peu rassurant se voit transformer en agneau aux yeux pétillants lorsque passe devant lui un Frost petit mais costaud, crinière au vent. Ce soir 4 groupes sont à l'honneur : Posthum, Dark Fortress, Shining et Satyricon.

Posthum : Les norvégiens commencent leur set devant un public clairsemé (certains chevelus travaillant assez tard, le trajet la Défense/Porte de Pantin n'étant pas des plus simples, le Trabendo ne se bonde que vers 20h). Point de grimages ni de clous pour ces adeptes d'un black metal du grand nord tout ce qu'il y a de plus conventionnel, perdu dans les vastes forêts glacées de leur contrée natale. Leur set, plutôt mal engagé par un premier tour de chauffe lancinant mais peu inspiré, se révèle d'assez bonne facture : les mecs ont clairement le sens du riff qui fait mouche. Variations on a theme, ou comment décliner Transilvanian Hunger sur différents tempos. Des relents de depressive b-m à la Abyssic Hate viennent enrichir leurs compositions sombres et primitives. Un set trop court et quelques faiblesses d'amplification vocale nous laisse un peu dans l'expectative. (Je me sens obligé de préciser que certain(e)s sentent chez Posthum de forts remugles Hate Forestien. Rappelons que ces mêmes personnes adulent Mlle Spears.)

Dark Fortress : Une pause-clope sur les terrasses extérieures du Trabendo et un re-fill plus tard, les allemands de Dark Fortress débarquent.  N'ayant pas écouté leur dernier méfait (Eidolon, 2008), c'est sur scène que je découvre le nouveau chanteur du groupe de black metal symphonique qui, s'ils trimballent leurs synthé depuis 1994, ne s'étaient apparemment jamais produits en France. Cette fois on a droit au corpsepaint et tout le toutim. Bon, moi le black sympho, à part Emperor et Obtained Enslavement, ça me parle pas des masses. Hormis quelques écoutes de leur Stab Wounds (2004) au lycée, les mecs me sont inconnus. Je suis donc agréablement surpris par la puissance et la brutalité des premiers titres, ainsi que par le charisme de Morean, le nouveau hurleur (qui, soit dit en passant, ne se démarque pas que dans le metal extrême.). Les teutons en profitent pour jouer un extrait de leur album à venir (Ylem) et là, ô joie, le rythme ralenti, un guitariste entame des incantations, les yeux révulsés, les larsens emplissent la  salle, et l'on se plonge dans 10 minutes d'un blackened doom glaçant parcouru de frissons d'arpèges clairs, rappelant dans une moindre mesure les dernières salves de Celtic Frost. Un morceau à peine entaché par un solo heavy qui fait mal aux oreilles. (Oui, les soli heavy j'aime bien, mais pas partout).

Shining : Une pause-clope sur les terrasses extérieures du Trabendo, un débat Klezmer et un re-fill plus tard et nous voilà prêts à accueillir la Bête. Je me demande si on aura droit à une mascarade spéciale de la part de Kvarforth ce soir mais il reste, dans l'ensemble, plutôt sage. Pas de lames de rasoirs, pas de mutilations sévères (quelques mégots écrasés sur le torse de temps à autres, rien de bien fou). Soyons honnêtes, contrairement à la groupie totale m'accompagnant ce soir, je n'ai pas aimé le dernier album de Shining. (VI-Klagopsalmer, 2009) Je ne l'ai écouté que deux fois en fait. Pourtant je n'ai rien contre les transgressions, contre l'évolution, la recherche, la prise de risque, mais il me faudra du temps pour assimiler que ce chant clair et ce feeling hard-rock sur-solloté proviennent des mecs qui ont pondu Angst. La désagréable sensation que Jeff Hanneman vient se toucher la nouille comme un cheveux (long) sur la soupe a du mal à passer. Cette petite parenthèse refermée, il faut avouer que les morceaux POWER du dernier album se retrouvent décuplés en puissance sur scène. On sent les mecs bien rodés, parfois un poil (long) blasés, mais qui livrent un véritable show, boursouflé de vice, de roulages de pelles inter-barbus, de crachats de JD. Est-ce utile de préciser que Shining sur scène sans Kvarforth aurait l'aura d'un pigeon (mort) et que ce mec tient tout un set sur ses épaules?


Satyricon : Une pause-clope sur les terrasses extérieures du Trabendo, un cours de two-step et un re-fill plus tard et nous voilà prêts pour la Grand Messe. La salle est bondée, on entend déjà quelques brutes dégénérées réclamer Mother North comme si leur vie en dépendait (tu le sais pas encore qu'ils la jouent en fin de set, radasse?). Le drum-set diabolique de Frost est en place, le pied de micro très vilain de Satyr aussi. Que dire sinon que Satyr est beau gosse dans son petit gilet sans manche, que le son est énorme, ample et aiguisé comme sur les derniers albums des norvégiens, que la set-list, axée principalement sur les trois dernières sorties, enchaîne tube sur tube?
Repined Bastard Nation, The Wolfpack, Now Diabolical, Forhekset (!!!), Black Crow on a Tombstone , Commando, Die By My Hand, The Pentagram Burns, K.I.N.G ... Les amateurs de Frost dans les champs de coquelicots apprécieront la présence de Havoc Vultures (pour fêter, selon Satyr, les 10 ans de la tournée Rebel Extravaganza). J'attendais Black Lava, j'attendais To the Mountains, j'attendais en fait un long morceau à trompette clôturant les albums depuis Volcano. C'est en fait un Den Siste lancinant, dévastateur de cervicales que Satyr introduit en expliquant qu'ils n'avaient pas osé le jouer lors de leur dernière tournée, de peur que nous, petits français, nous ne l'ayons pas bien compris. Mais aujourd'hui nous somme prêts, et ça fait très mal.
Satyr, en véritable showman, harangue la foule, fait chanter le chevelu, sillonne la scène, son pied de micro cornu brandi tel un sceptre. Le rappel furieux voit se déchainer la fosse en un mosh-pit possédé (Satyr fait même un appel discret  au circle pit, sans grand effet). Il faut dire que le très punk Fuel for Hatred est propice au défoulement. La foule entame alors les premières notes de Mother North. Ne pouvant plus y couper, les mecs s'exécutent en un final jouissif et transpirant.

Les norvégiens s'apprêteraient selon Satyr, à prendre de longues vacances, et que si nous ne risquons pas de les revoir de si tôt, ils reviendront "louder and heavier than ever." Ok, on attendra.






Sometimes in the dead of night I mesmerize my soul, sights and visions, prophecies and horrors, they all come in one.

1 commentaire:

  1. Hé non POSTHUM, j'ai pas accroché. En même j'attendais tellement NEGURA... que c'etait pas les conditions idéales pour les découvrir. :)

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