vendredi 17 juillet 2009

James Blackshaw - The Cloud of Unknowing


J'ai toujours eu du mal avec les petits prodiges. Sans doute à cause de ce dangereux écueil qu'est la démonstration pure, la technique sans âme. Alors ce James Blackshaw, 28 piges et une petite dizaine d'albums à son actif, tout seul lui et sa guitare 12 cordes, y'avait de quoi se poser des questions. L'album s'ouvre sur un long morceau-titre poignant qui pose les bases du son Blackshaw : un finger-picking de virtuose complexe et mélodique assez bluffant. JayBee tisse lentement une toile harmonique dense mais cristalline atteignant de véritables moments de grâce. Les boucles graves servent de support à une mélodie ouverte et évolutive quasi-obssessionelle qui rappelle parfois le drone acoustique de certains travaux de Six Organs of Admittance, voire même un Ginnungagap fiévreux et élancé. Plus concises et lumineuses, les 2eme et 4eme pistes dévoilent une autre facette du jeu de Blackshaw, parfois accompagné (notamment par un glockenspiel), moins répétitive, mais tout aussi intense. La piste centrale, la plus courte, tranche de par sa construction (cette fois très proche des expérimentations de Ginnungagap) mêlant sonorités asiatiques et bruitages en tout genre (on flirte ici avec la musique concrète). Enfin, dans une symétrie parfaite, l'album se clôt sur un long titre proche du 1er de par sa construction en spirale, avec cette fois le soutient de violons stridents achevant le morceau dans le chaos le plus total.

Écueil évité donc pour JB, qui tout en faisant montre d'une dextérité et d'une technique parfaite, parvient à nous pondre des morceaux chargés d'émotions. Une franche réussite lui ayant d'ailleurs permis de capter l'attention d'un certain M.Gira et de son label, Young God Records, sur lequel est sorti son dernier album en date (The Glass Bead Game).

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